Wilson fait partie d’un vaste réseau mondial de travailleurs indépendants qui aident à former les modèles d’IA pour des entreprises comme Outlier AI et Handshake AI.
Beaucoup d’entre eux gagnent seulement environ 20 CAD/heure (équivalent à 14,6 USD), dans le cadre d’un « gig work » (travail à la tâche) instable – sans horaires fixes ni avantages sociaux.
Certains emplois plus spécialisés, comme la correction de données scientifiques, peuvent atteindre 40 CAD/heure, mais la charge de travail est irrégulière.
Les experts appellent cela le « réglage fin » (fine-tuning) – l’étape de raffinage du modèle par l’évaluation des réponses de l’IA et le réentraînement du système via « l’apprentissage par renforcement à partir de retours humains » (RLHF).
Lorsque ChatGPT ou Claude « paraissent humains », c’est que des gens comme Wilson les ont entraînés à devenir plus « naturels ».
Outlier AI compte plus de 250 000 collaborateurs dans 50 pays, dont 81% détiennent un diplôme universitaire, selon Scale AI (la société mère).
Cependant, le marché évolue : la demande de main-d’œuvre généraliste diminue, remplacée par du personnel ayant des connaissances spécialisées et des diplômes supérieurs, à mesure que l’IA se complexifie.
Certains nouveaux modèles, comme DeepSeek (Chine), ont partiellement automatisé le processus de réglage fin, rendant le travail humain plus facilement remplaçable.
Pourtant, l’IA reste fortement dépendante de la main-d’œuvre à bas salaire dans les pays en développement. De nombreux travailleurs au Kenya, en Ouganda, aux Philippines travaillent jusqu’à 70 heures/semaine pour à peine plus de 1 USD/heure, dans des conditions qualifiées d' »ateliers clandestins numériques » (digital sweatshops).
Le chercheur James Muldoon indique que des millions de personnes « nourrissent » l’IA par un travail monotone et fastidieux, qui constitue l’épine dorsale de l’économie mondiale de l’IA.
📌 Résumé : Derrière la « magie » de l’IA se cachent des millions de formateurs d’IA anonymes. Exemples : DataAnnotation (vérification grammaire, exactitude) ; Outlier AI (>250 000 collaborateurs, 50 pays, 81% diplômés). Tendance : la demande de main-d’œuvre généraliste baisse, remplacée par des spécialistes diplômés (dû à la complexité de l’IA). Cependant, l’IA dépend toujours fortement de la main-d’œuvre bon marché (Kenya, Ouganda, Philippines) travaillant 70h/semaine pour >1$/h dans des « ateliers clandestins numériques ».

